Dans cette séquence, la maquette en papier que la verrière découpe est agrandie à la dimension exacte de la fenêtre, c’est ce que l’on appelle le carton. Il est dessiné à la main pour mettre en place les traits et les volumes à échelle réelle.

Les maîtres verriers du Moyen Âge dessinaient leurs cartons sur des planches de bois blanchies ainsi le moine Théophile commence son Traité ( De arte vitriaria ) par des instructions pour la préparation des planches destinées au carton. La planche doit être entièrement blanchie à la craie, puis les dimensions exactes de deux panneaux au moins doivent être tracées.

« Cela fait, dessinez quelques images de votre choix, d’abord au plomb ou à l’étain, puis avec une couleur rouge ou noire, en suivant avec soin les contours… »

A partir du XVe siècle, les cartons roulés étaient conservés et légués par les maîtres verriers à leurs successeurs.

L’étape suivante est la réalisation du relevé pour sertissage ou tracé de coupe. Il s’agit de reporter les lignes de plomb sur un papier épais à l’aide d’un papier carbone. Chaque pièce obtenue est numérotée et on y indique la couleur de verre choisie. Sur ce document on peut faire apparaître des largeurs de plomb différentes.

Le travail de calibrage dans cette séquence consiste à détourer avec une grande précision l’entourage du tracé de coupe. Cette opération s’effectue à l’aide de ciseaux spéciaux, appelés ciseaux double ou triple lames.

Les morceaux du tracé ainsi découpés se nomment calibres ou gabarits, ils portent chacun leur couleur et leur numéro de référence dans le panneau. Ils seront utilisés comme patron pour couper les pièces de verre.

Dans le cas d’une vitrerie géométrique, l’usage des ciseaux n’est pas préconisé car les formes étant semblables et se répétant, il convient dans ce travail de ne découper qu’un seul élément de chaque forme. Cette découpe s’effectue à l’aide d’une lame en respectant de la même manière la largeur du noyau des baguettes de plomb ; elle est appelée calibrage à la lame.

Cette paire de ciseaux a la particularité de comporter trois lames afin de découper un ruban de papier qui correspond à la largeur du cœur ou l’âme du plomb qui va ensuite séparer les pièces de verres. On trouve également des cutters pourvus de deux lames remplissant la même fonction.